L’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM) a publié en décembre dernier les résultats de son étude ConsoMontagne, sur les habitudes de consommation des touristes dans les stations françaises. Cette étude récurrente (il s’agit de la 6ème édition) permet de faire émerger un certain nombre de tendances valables pour l’ensemble des stations de montagne et d’entrapercevoir les évolutions à moyen terme de l’offre touristique.
Sur les six dernières années, les vacanciers sont de plus en plus fidèles : en 2017, 71 % des sondés ont répondu avoir passé au moins un séjour dans la station où ils étaient interrogés, soit 4 points de plus qu’en 2012.
Dans le même temps, la clientèle se renouvelle grâce à des vacanciers en moyenne plus jeunes que les clients fidèles. Les nouveaux vacanciers qui choisissent d’expérimenter pour la première fois un séjour en station sont essentiellement des jeunes âgés de 18 à 29 ans.
Pour ces derniers, deux critères influencent leur choix de destination : le bouche à oreille et les avis en ligne laissés par les internautes.
Sans surprise, la pratique du ski reste l’occupation principale des vacances en montagne pour 72 % des français interrogés.
Toutefois, les habitudes de la clientèle évoluent : selon les années, entre 28 et 35 % achètent désormais des forfaits de remontées mécaniques en journée ou en demi-journée. Elle skie également moins longtemps sur une même journée.
Par ailleurs, 17 % des clients ne pratiquent pas du tout d’activité de glisse pendant leur séjour. La part de ces vacanciers ne cesse de progresser : + 4 points depuis 2012.
Le premier est le vieillissement de la clientèle, reflet du vieillissement général de la population française. Les vacanciers les plus âgés ne pratiquent plus d’activité de glisse principalement par peur de se blesser (19 %) ou suite à des problèmes de santé ou de fatigue (17 %).
Le second est l’augmentation d’une nouvelle catégorie de vacanciers : les « non-skieurs absolus », qui, autrement dit, n’ont jamais pratiqué de ski ou snowboard de leur vie. Ils représentent plus d’un tiers des personnes ayant répondu ne pas avoir pratiqué du tout d’activité de glisse pendant leur séjour. Les non-skieurs absolus sont attirés par l’ambiance montagne ou bien les retrouvailles en famille ou entre amis, ou les deux à la fois.
Les clientèles du tourisme de montagne évoluent. Elles comptent toujours les passionnés de ski bien sûr, mais également de plus en plus des familles (traditionnelles, recomposées, « tribus », etc.) désireuses de diversifier leurs activités (raquettes, découverte du patrimoine, etc.). Ou bien encore, des « amoureux » de la montagne, venus essentiellement se reposer.
C’est ainsi que sur les dix premiers facteurs d’attractivité des vacances à la montagne mentionnés par les sondés, toutes catégories d’âge confondues, sept sont liés au dépaysement, au ressourcement, aux moments de convivialité et trois aux activités de glisse.
Les vacances d’hiver sont créatrices de moments fondateurs pour la vie de famille, et permettent de se recentrer sur la tribu, de créer et de conforter les liens.
« Ces familles ont connu la crise de 2008, les attentats, elles veulent revenir à ce qui est essentiel, au vrai. Pour elles, ce sont des bons moments en famille qui contribuent à l’épanouissement de leur(s) enfant(s) […] » précise Isabelle Mazarguil.
« Les vacances à la montagne cochent toutes les cases de la demande parentale. Elles sont propices aux sorties en famille, au partage des émotions, à l’encouragement, à la création de souvenirs […] » poursuit Isabelle Mazarguil.
Les vacances de février sont traditionnellement attendues par tous, enfants et parents. Il est important de les réussir. La montagne reste le lieu privilégié des familles. Près de 6 séjours sur 10 sont réalisés en présence d’enfants.
Toutefois, les couples sans enfants représentent également une part importante des vacanciers (près de 30 %).
Les attentes fondamentales des touristes restent identiques. Ainsi les professionnels du secteur les résument par les « 3 R » :
Montagne tendances : les comportements et exigences de la clientèle évoluent.
L’hébergement qu’ils occupent n’est donc plus seulement un lieu pour dormir, mais un lieu de résidence et de vie, où ils veulent se sentir « bien ». Les vacances deviennent une expérience humaine et émotionnelle.